Retour sur l’exposition de Draz,
« Infinie »
- Quel a été ton parcours jusqu’ici ? Et qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photographie ?
Je suis autodidacte et c’est la photo de rue qui m’a formé. J’ai toujours été observateur et la photographie permet de conserver des fragments d’images suspendues. J’aime particulièrement l’idée de pouvoir exprimer librement sa façon de voir le monde. Montrer ce que les gens ne prennent pas le temps de regarder. C’est peut-être pour cela que mes photos sont éloignées de la réalité.
Cette photo qui date de mes débuts en est un parfait exemple :
- Pourquoi avoir voulu exposer à L’Alcôve ?
Pour être honnête je ne connaissais pas la galerie avant de postuler, mais quand j’ai découvert les images du lieu sur le net, je trouvais l’endroit vraiment chaleureux et très classe. J’ai été vraiment heureux que l’on puisse travailler ensemble ! Le fait de pouvoir rencontrer les artistes qui travaillent à l’année, dans l’atelier est également très enrichissant. J’espère que ce sera le début d’une belle histoire !
- « Infinie » pourquoi ce nom d’exposition ?
Il y a deux sens à cela : Un par rapport aux images elles-mêmes, floues, qui n’ont pas vraiment de contours précis et donc pas de fin en soi ; Et l’autre sens, c’est que l’exposition parle de cycle, d’histoires propre à chacun, qui partent du cœur pour cheminer vers le bonheur. Ces cycles sont récurent, ce sont des phases, des passages, ils ne s’arrêtent jamais vraiment. Pour le « e » à la fin du mot « infinie » je vous laisse vous faire votre idée…
- Quelles sont tes sources d’inspiration pour cette exposition ?
Au départ, c’est une personne, Jade, une modèle que j’ai rencontré en réalisant mon premier livre, Intimacy. Nous avons apprécié travailler l’un avec l’autre et c’est ainsi que j’ai créé cette série pour elle, en m’inspirant de ses origines et de mon attrait depuis des années pour l’esthétique de la calligraphie.
- La calligraphie est très présente ici. Qu’est-ce qui la relie à la photographie ?
C’est l’œil. Dans les deux cas c’est la vision qui permet de guider la progression. Ma professeur de calligraphie chinoise me demandait de répéter un signe simple, une cinquantaine de fois sur une feuille, et ensuite, je devais reconnaître quel était le signe le mieux réalisé. De la même façon en photographie, il est nécessaire de toujours garder un œil avisé sur ses photographies pour améliorer sans cesse tous les détails. Ensuite, on peut dire que les deux pratiques se répondent bien, je ne suis pas le premier photographe à travailler sur ce sujet, c’est inspirant.
- Le rendu flou de la photographie a-t-il été réalisé pendant la prise ou grâce à des retouches ?
Ce rendu si spécial est réalisé à la prise de vue, je voulais pouvoir prendre en photo ce que je voyais. Je ne vous dévoilerai pas comment c’est fait, juste parce que c’est tellement simple que cela romprait le charme. En post-production j’ai uniquement enlevé quelques traces sur les bords pour avoir un rendu le plus épuré possible.
- Quels sont tes projets pour la suite ?
Je retourne dans mon village pour exposer du 14 au 20 novembre, aux cotés de 7 autres artistes. Je vais travailler sur des cyanotypes, un procédé ancien de développement par la lumière UV qui donne des résultats étonnant et une couleur bleue qui me fascine. Dans cette exposition, je parlerai de l’eau. J’inviterai les gens dans un pays imaginaire inspiré de mon enfance au bord de la Méditerranée et de ma vie actuelle au bord du lac d’Annecy.
- Un mot pour la fin ?
Je voudrais juste remercier Adrien A.Ribet (artiste résident de L’Alcôve) qui était présent pour m’aider à l’installation de l’exposition ; Myriam et Gaétane pour la communication, ainsi que la Galerie et ses artistes de m’accueillir si gentiment. J’espère revenir bientôt avec autre chose à vous proposer dans un autre style !