La P’tite Interview de Cat_R6

Retour sur l’exposition de Cat_R6,

« Points de suspension »

 

  • Quel a été ton parcours jusqu’ici ?

Cela a commencé depuis que je suis assez petite, je prenais des cours d’arts plastiques amateurs avec la MJC. J’ai un petit peu touché à tout à cette époque. Après le baccalauréat, je me suis tourné vers la psychologie et j’ai un peu laissé l’art de côté. Au milieu de mes études, j’ai ressenti le besoin de me reconnecter à l’art.

Je suis assez sensible au beau, j’ai toujours aimé récupérer et collectionner des images qui me plaisaient. Et un soir après une expérience assez difficile, j’ai commencé à coller ses images ensemble et c’est de là qu’à commencer ma grande histoire d’amour avec le collage.

  • Comment t’es venue l’idée de te spécialiser dans le collage?

Avec le collage, il y a tellement de possibilité, j’ai l’impression qu’il n’y a aucune limite. Je n’ai jamais vraiment eu la patience d’apprendre à bien dessiner et le collage me permet de m’affranchir des techniques, des règles à respecter.

De manière plus personnelle, il y a  aussi cette symbolique de recoller les morceaux. Souvent, les gens se mettent au collage après des expériences difficiles. C’est un petit peu la métaphore du trauma, on a été modifié par une expérience, mais cela peut nous apporter de nouvelles perspectives, comment quelque chose qui est déchiré et abimer peut-être transformer et sublimer. C’est vraiment l’idée de trouver une certaine beauté dans l’après, la brisure. Le collage c’est recréé du beau. 

  • Pourquoi utiliser majoritairement des matériaux recyclés  ?

Le plaisir que j’ai dans le collage, c’est vraiment de farfouiller. Je me laisse happer par les couleurs, les images et les textures. Je prends tout ce que j’aime et je les assemble sans vraiment avoir une idée fixe au départ. L’idée d’utiliser des matériaux recyclés, c’est dans cette démarche là. À long terme, j’aimerais beaucoup utiliser des supports recyclés aussi.

J’aime aussi l’idée qu’un objet qui peut nous apparaitre ingrat ou abimé peut être transformé et sublimer à sa manière. Un objet qui à la base avait été laissé pour compte peut avoir sa place dans une œuvre. C’est cette notion de redonner vie à quelque chose que l’on utilise plus comme une vieille cassette, par exemple.

  • « Points de suspension », pourquoi ce nom d’exposition ?

J’avais vraiment envie d’exprimer cette idée de mise en suspens, d’arrêt avant le dénouement, de ce point de tension à la fois excitant et effrayant. Ces trois petits points qui représentent toutes les possibilités ainsi que les conséquences qui peuvent en découler. 

  • Quels sont tes sources d’inspiration pour cette exposition ?

Elles sont assez multiples, cela peut aller de la musique, au film en passant par les dessins animés et la pop culture. Je me rends compte de ces influences souvent après coup, c’est vraiment de l’ordre de l’indicible. Souvent mes références s’entrecroise, par exemple, les oiseaux que l’on peut voir dans mes collages, cela peut faire référence à mon intérêt pour eux, mais aussi au film de Hitchcock.

J’aime beaucoup cette idée de mouvement, on peut retrouver de nombreux danseurs dans mes oeuvres mais c’est aussi dû à mon expérience personnelle. Récemment, j’aime incorporer des paysages, la nature dans mes collages.

  • Un mot pour la fin ?

Je le dis souvent mais je conseille vraiment à tout le monde de trouver son petit système d’expression, son truc à soi. Le collage pour cela, c’est assez accessible à tous car cela ne demande pas vraiment une technique parfaite. Je conseille à tous d’essayer !

Exposition « Points de suspension » du 1er au 19 juin 2022 à la galerie L’Alcôve
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